« Alors, c’était comment ce semi-Ironman ? »
« Un enfer ! »
Voici mes premiers mots après avoir passé la ligne d’arrivée de mon semi-Ironman à Aix-en-Provence. Un enfer ! C’est long, ça fait mal. Je pensais avoir le temps de penser à plein de choses pendant mes 7h20 d’effort et optimiser ce temps, mais rien du tout ! C’est une constante bataille contre soi.
Mais bon, ça fait maintenant plus d’un mois que j’ai franchi cette ligne et mes propos sont un peu plus modérés, mais pour rien au monde je n’en referais un.
Reprenons le déroulé de cette aventure qui aura tout de même duré 6 mois.
J’ai eu la chance de pouvoir suivre un plan d’entraînement proposé par mon beau-frère, que je recommande si vous voulez faire ce genre de challenge. Dans ma semaine, il y avait en moyenne 5 entraînements : 2 fois du vélo, 2 fois de la course et 1 fois de la nage. Je n’ai jamais tout fait, évidemment.
Mon plus gros challenge, vous l’aurez compris, c’était la natation. D’abord, je me suis dit que j’allais y arriver seule. Avec ma tronche de sportive d’élite, j’allais me débrouiller. Mais très vite, j’ai compris que l’être humain n’était pas fait pour être dans l’eau et que seule, je n’allais pas m’en sortir. J’ai donc pris des cours de natation pendant… presque 4 mois. Lors de mon premier cours, mon prof m’a demandé de nager 100m de crawl. Il a vu dans mes yeux que cela allait être compliqué, mais j’ai tout donné. Il a ri et m’a demandé : « Il est quand ton semi-Ironman ? On a combien de temps ? C’est 1,9 km la distance, juste ? » Là, j’ai compris que ça allait être tendu cette histoire. Mais finalement, j’ai progressé, non sans peine, mais toujours en riant car cette aventure devait être que du plaisir. C’était le deal.
Ensuite, pour les deux autres disciplines, le vélo et la course à pied, l’entraînement ça allait. Le vélo, il faut juste manger des kilomètres et avoir 3h devant soi (facile) et la course à pied, c’est ce qui se rapproche le plus de mon sport alors c’est facile. Même si le fameux 7x2km, je ne l’ai pas trop apprécié et j’ai fait un craquage physique et mental après 3.
Avançons dans le temps et rapprochons-nous de la compétition. Donc à un moment donné, je me suis quand même dit qu’il fallait que je teste ma combinaison en néoprène dans le lac. J’ai mis 20 minutes à l’enfiler car je n’avais pas compris quel était le recto et le verso. Une fois enfilée, je me suis mise au lac, à 9 degrés, et impossible de faire un crawl tellement l’eau était froide, mais quel bonheur de sentir la flottaison de cette combi.
Semaine du semi : la course étant dimanche, on s’est dit avec mon mari que nous allions tester une petite nage dans le lac. Très bonne idée sur le papier, sauf qu’après 100m, je fais une crise de panique dans l’eau et je reviens au bord… à la brasse. La mise en confiance était à son apogée. Vendredi, direction Aix-en-Provence pour la course. Enfin ! Samedi, c’est long. Il faut aller chercher les dossards là, puis amener le vélo là-bas, puis manger, puis aller amener les chaussures ailleurs. Une journée à 18'000 pas avant un semi-Ironman. C’est super. Mais on était avec les copains alors ça va. Il y avait une petite tension palpable quand même. Surtout moi qui paniquais avec cette natation de malheur.
Samedi soir : je pleure dans mon lit car je ne veux pas nager.
Dimanche : jour de la course. Réveil à 4h30 pour aller au lac. L’ambiance est assez chouette, honnêtement. Le soleil se lève, les gens sont heureux, stressés, excités. Moi, je repleure avant d’entrer dans l’eau mais c’est ok.
La course est lancée, j’entre en dernier dans l’eau, littéralement la dernière. Après 50m, je me retourne pour voir s’il y a quelqu’un derrière moi, mais il y a que le canoë balai. Les nageurs qui sont avec moi sont tous un peu en mode maniaque à faire de la brasse, tout comme moi. Mon plan était de faire la brasse pendant 100m pour me calmer, puis partir en crawl. J’ai plutôt fait 500m de brasse pour ensuite me rappeler que j’avais fait 4 mois de cours pour apprendre le crawl et que ce n’était pas possible de faire 1,9 km en brasse. Donc finalement, je me suis mise à crawler, j’ai dépassé 2-3 personnes, discuté avec les sauveteurs et suis sortie de ce lac après 58 longues minutes.
Et là, il y a la transition nage – vélo, où en fait, tu dois courir. Et ça, ce n’est pas super super facile comme exercice. On ne nous dit pas tout avant ces courses. Mais bon, j’y suis arrivée, j’ai enfilé mes chaussures de vélo, mis mon casque, mes lunettes, ma crème solaire et go, départ pour 90 km… seule ! Car oui, ce n’était pas une boucle donc c’est long. Mais le paysage était magnifique, un joli petit dénivelé casse-pattes mais qui me permettait de dépasser des coureurs et de me motiver un peu.
Puis à la fin du vélo, il y a l’arrivée en ville où il y a du monde pour nous encourager. Le semi-marathon se court sur 3 boucles donc on voit les supporters qui sont venus et ça donne un peu de force. Ai-je vraiment envie de m’étaler sur ce semi-marathon ? Pas vraiment. C’était long et douloureux, voilà.
Mais j’y suis arrivée, j’ai terminé cette course, ce challenge, et on a eu beaucoup de plaisir avec les copains. J’ai beaucoup aimé le processus pour arriver jusqu’à la course, les entraînements, le partage avec mon mari et les amis. Et le week-end en entier restera un magnifique souvenir.
Je ris en disant que c’était un enfer, c’était difficile oui, et l’endurance ce n’est vraiment pas une histoire d’amour, mais je suis quand même un peu fière d’avoir fait ce challenge et d’être sortie de ma zone de confort.
Voilà un check de plus dans ma liste. Et NON, je vous vois venir, JAMAIS je ne ferai un full. Je retourne sur mes entraînements SMOVE qui sont rapides, ludiques et efficaces.
Bonjour Lea
Je voulais vous remercier pour ce retour émouvant sur votre ironman.
Pratiquant le vélo et le marathon, je me posais la question d'un éventuel challenge de semi-ironmann. Comme pour vous le milieu aquatique n'est absolument pas mon élément préféré . Du coup la lecture de votre récits me confirme que je vais rester les pieds sur la terre ferme 😂
Je vous félicite pour avoir été au bout de votre challenge , la tronche de sportif d'élite ça aide parfois 😂 , et un proverbe dit : Ne jamais dire jamais ... alors peut-être que Nicola Spirig doit se faire du soucis 😉
En tout cas c'est chouette de pouvoir lire comment ça s'est passé du début à…